Une institution à Bordeaux. La clientèle y est exclusivement masculine et la discrétion de rigueur. Lancé par Norbert Magne au milieu du vingtième siècle, ce salon de coiffure se veut haut de gamme et attire de nombreux VIP : élus municipaux, avocats ou châtelains sont notamment des habitués. « Chez Magne », comme disent les connaisseurs, est d’abord une référence.

Bienvenue chez le Figaro des têtes couronnées. Des hommes exclusivement. Forcément, ils sont plus nombreux parmi les décideurs. Jacques Valade et Marc Bœuf s'y donnaient du « cher ami » bien que les deux sénateurs fussent de bord opposé. Une partie du conseil municipal y vient régulièrement, Robert Étienne, le fameux archéologue et Maurice Druon, l'Académicien, y avaient leurs habitudes, les avocats y réclament la mèche avantageuse qui accompagnera leur plaidoirie, des fidèles y viennent de tout le département ou de plus loin.

La jeune femme, d’une élégance rare, y manie le ciseau et la lame. C’est sûrement la seule femme proposant ce service à Bordeaux. « Dans les plus grandes villes, les meilleurs barbiers sont des femmes », assure Rodolphe Piette, le patron du salon. Et pourquoi donc ? « La différence, c’est la main féminine », sourit-il.